#HelloFriday - Du flouz, pas des fleurs
La pénalité maternelle : Les mères sont des jongleuses hors père
Hello Martine, Hello Friday ✨
What ? On est déjà en mars ?
C’est parfait, je débarque dans ta boîte mail la veille du 8 mars. La veille de la fameuse “JoUrnÉE de LA fEmME”. Je remets les points sur les i et la portée politique dans les mots : demain, on veut pas de roses. On veut des droits ET de la thune 💸
C’est pas la Journée de la Femme spéciale promo Dyson, mais bien la Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes. Quitte à mettre un coup de pied dans la fourmilière, je vais le faire sur le sujet des mères #IFeelYouMamacita
Mon bébé Rosa a eu 1 an et déjà qu’avant j’étais révoltée des inégalités, maintenant j’ai carrément envie de tout cramer. Je vais te parler de la pénalité maternelle 🙅♀️
Parce que spoiler alert (non) : avoir un bambin, ça creuse les inégalités. Et qui paye les pots cassés (et les pots bébés) ? C’est maman 👩🍼
Comme le dit si bien l’économiste et prix Nobel Claudia Goldin :
Nous n’atteindrons jamais l’égalité des genres tant que nous n’aurons pas l’égalité dans les couples.
Allez, va te préparer un Chaï Latte bien épicé, ce matin ça va chauffer 🔥
Temps de lecture : environ 6 minutes. Promiiiis.
Pendant que les pères travaillent, les mères trinquent ✨
Ce n’est pas (seulement) le sexisme qui génère des inégalités salariales. Claudia Goldin a analysé plus de 200 ans de données économiques aux États-Unis et nous explique que ce sont… taaadaaaam les enfants 👶👶👶. Ou plutôt, le manque d’égalité dans le couple car ce sont les femmes, principalement, qui s’occupent des marmots.
Ça impacte directement leur boulot. Donc leur argent. Donc leur indépendance financière. Donc leur retraite. Boum !
Quelques chiffres en France qui donnent envie de se lever et partir :
À la naissance du 1er enfant, les salariées voient leur rémunération baisser 10 ans plus tard en moyenne de ↘︎ 23% ;
5 ans après l’arrivée du 1er enfant, une femme gagne un revenu environ 20% inférieur à celui qu’elle aurait sans enfant ;
Et pendant ce temps, les hommes gagnent 5% de plus 5 ans après le 1er enfant. C’est super ça.
Encore 👏 Encore 👏
J’ai trouvé dans un post de May.app d’autres chiffres accablants :
47% des mères diminuent ou arrêtent complètement leur activité après la naissance de leur 1er enfant ;
Les mères font 10x plus d’ajustements professionnels après l’arrivée d’un enfant que les pères (INSEE 2024) ;
Plus une mère a d’enfants et moins elle est active professionnellement. En revanche, au foyer elle en fera 2 fois plus que Johnny 🧹🧺🧼🪣🍽️
T’as pigé Véro, la pénalité maternelle est réelle. C’est pas une question de “choix” mais celui d’un système qui considère que les enfants sont avant tout une affaire de bonnes femmes. Et que le travail domestique doit rester gratuit.
Le vrai tue-l’amour l’argent : l’inégalité dans le couple
Claudia Goldmin met le doigt sur quelque chose : elle parle de la “flexibilité temporelle” qui provoque l’écart de salaire 😳
Quand tu dois terminer + tôt pour aller récupérer bambino qui a une gastro, ou que tu ne peux pas aller à l’afterwork ce soir, t’es juste trop crevée (t’as dormi 5h la nuit dernière parce que Carotte le doudou lapin a fait un cauchemar et t’as passé 2h à le rassurer…). Et puis, qui garde bambino ce soir ? Bref, pour toutes tes indisponibilités, tu es pénalisée.
✖️ Qui dit moins d’heures de disponibilité, dit moins d’opportunités. Moins d’opportunités, moins de promotions. Moins de promotions, moins d’argent. Pas de palais, pas de palais 🙅♀️
Cette flexibilité est coûteuse pour les femmes. Le monde du travail adore les salariés sans contraintes aka l’extrême inverse d’une mère. Et non, je ne parle pas des pères car ce ne sont généralement pas eux qui gèrent les nuits, les rendez-vous médicaux, la préparation des goûters, les fringues à la bonne taille… #WorryGap
Sans égalité à la maison, les femmes seront TOUJOURS derrière (loin derrière). Qu’est-ce qui pourrait changer la donne ? Quelques idées sur le plan politique :
Un congé paternité égal au congé mat’ et obligatoire
Un congé maternité plus long et bien rémunéré (sérieusement !)
Un partage équitable du temps parental
Une revalorisation des métiers du Care et du travail à temps partiel
Une répartition à 50/50 des tâches et une rémunération pour le travail domestique (pas besoin de sortir le tableau Excel Marie-Jo, voici une calculette pour valoriser ton temps)
Créer plus de lieux d’accueils de la petite enfance : aujourd’hui, il manque déjà 200 000 places en crèche. Il y a 660 000 naissances par an et seulement 470 000 places en crèche, les calculs sont pas bons Kevin !
Former les managers et les RH au retour de congé maternité pour que les femmes soient mieux accompagnées #MomBrain
Rendez l’argent 🤌
L’arrivée d’un enfant, c’est un tsunami de bonheur… et de dépenses.
Alors sur le plan financier, je te partage 🙌 10 conseils 🙌 pour que la charge mentale ET financière ne se retrouve pas par défaut sur une seule personne (spoiler - la madré) :
✔️ Échangez (vraiment) sur la répartition des rôles avant la naissance : le piège, c’est de ne pas anticiper et de tomber dans des schémas classiques. Genre, maman gère le quotidien, papa “dépanne”. Parlez de qui fait quoi dès la grossesse (durée des congés, nuits, charges domestiques, paperasse…). Un enfant, c’est un projet commun, pas une entreprise individuelle.
✔️ Budgetez ensemble les impacts financiers : Le congé parental, les dépenses bébé, les pertes de revenus… Il faut que chacun prenne conscience de l’impact financier et que la charge soit répartie. Si l’un des deux arrête ou réduit son travail, l’autre doit contribuer à compenser cette perte, soit en partageant son salaire, soit en supportant une plus grosse partie des charges.
✔️ Encouragez le congé paternité au max : si monsieur peut poser plus que le minimum légal (ou négocier un congé parental partagé), c’est un game-changer. Ça permet de normaliser le fait que les deux parents sont impliqués et d’éviter que la mère devienne, par défaut, la seule référente.
✔️ Prévoyez une protection financière pour celui/celle qui réduit son temps de travail : si l’un des deux ralentit sa carrière pour gérer bébé, assurez-vous que ça n’entraîne pas une dépendance financière. Par exemple :
Cotisations retraites compensées (via un compte commun ou un investissement dédié).
Assurance-vie ou épargne individuelle pour sécuriser l’avenir.
Partage des droits sur le patrimoine et investissements du couple.
✔️ Ne laissez pas la charge mentale glisser vers une seule personne : si l’un des deux doit toujours penser à tout (courses, rendez-vous pédiatre, couches à racheter…), il y a un déséquilibre. Utilisez des outils comme une note partagée sur le téléphone, un tableau Notion, ou même un bon vieux Excel où chacun prend ses responsabilités sans qu’on ait à lui rappeler.
✔️ Travaillez l’égalité dans le travail domestique et parental. Le bain, les repas, les lessives, la gestion des rdv… tout le monde doit savoir faire et le faire régulièrement. On alterne les nuits (oui, même si Johnny bosse, la fatigue n’est pas genrée). On évite que le parent qui travaille moins devienne le “manager” des tâches et que l’autre soit juste l’“exécutant” qui attend d’avoir les instructions.
✔️ Chacun garde son autonomie financière : même si vous avez un compte commun, gardez chacun un compte perso pour éviter les rapports de pouvoir et la dépendance financière (voire les violences économiques).
✔️ Vérifiez que vos carrières évoluent toujours de manière équitable. Si l’un sacrifie ses ambitions temporairement pour gérer le quotidien, c’est un problème. Check régulier pour voir si :
Celui/celle qui a ralenti peut reprendre un rythme pro satisfaisant.
Les deux partenaires ont des perspectives d’évolution équivalentes.
Les décisions financières du couple soutiennent les ambitions professionnelles des deux.
✔️ Garantir l’équité dans le temps : si un seul investit ou devient propriétaire, ça crée un déséquilibre patrimonial. C’est important que chacun ait conscience de l’enrichissement de l’autre et que les investissements réalisés prennent en compte la contribution de chacun (y compris celle du travail domestique).
✔️ Anticipe la retraite (oui, déjà) : si on met en perspective le fait que les femmes investissent 29% de moins d’argent que les hommes (coucou les inégalités salariales), et bien ça finit par faire beaucoup d’écart sur le long terme. Alors, si l’un a bossé moins longtemps ou cotisé moins à cause de l’éducation des enfants, ça se ressentira plus tard. Alors, par exemple :
Compense avec un capital dédié sur une assurance-vie et/ou un PER
Investis en SCPI pour générer des revenus complémentaires
☝️ Moralité ? L’égalité des femmes, c’est un peu comme Jean-Claude Van Damme. C’est très flexible #VariableAjustement
Un enfant, c’est une révolution. Mais c’est pas une excuse pour que l’égalité explose en vol. Combien de femmes feraient des choix différents pour leurs enfants et leur carrière si elles prenaient un plus gros chèque ?
Sans mères, il n’y a pas d’économie qui tourne.
Ton argent = ton indépendance
Ok Martine, t’es remontée comme un coucou et tu veux investir pour ton indépendance ! Si tu sais pas par quel bout le prendre, La Crèmerie est là pour t’accompagner.
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Une analyse de ta situation et de ton profil d’investisseuse
Des recommandations personnalisées selon tes objectifs et tes projets de vie. Un vrai bon plan d’investissement (responsable 🌍)
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Et comme c’est un jour spécial, la consultation est encore à 200€ pour aujourd’hui (elle est passée à 300€ depuis le 1er Mars). Ne tarde pas !
Bonne fête pour tes droits Martine 💜 et Bisous mes Bonnes Reums
Merci Maelle pour cette lettre qui remet les idées en place et met en lumière certaines inégalités que j’avais finies par normaliser sans même m’en rendre compte. Ce n’est pas évident d’aborder ces sujets dans le couple, et pourtant, je suis dans une relation où l’écoute est très présente. Mais paradoxalement, c’est moi qui me censure quand il s’agit de demander un rééquilibrage financier. Et je prends une claque en réalisant que mon changement de carrière après la naissance de mon fils, que je pensais être mon choix, est aussi le fruit de conditionnements sociaux si profondément ancrés que je ne les avais même pas vus.
Toujours aussi intéressant de te suivre Maëlle, j'en apprends encore un peu plus sur les inégalités hommes-femmes grâce à toi!